Un peu d'histoire

Saintonge terre de mes ancetres

 

Les historiens savent aujourd'hui que les hommes ont occupé notre région il y a certainement plus d'un million d'années, mais les traces qu'ils ont laissées ne deviennent abondantes qu'à partir du Paléolithique inférieur (-500.000 à -100.000 avant J.C).
Ainsi de nombreux outils, silex taillés par exemple, furent trouvés à Jonzac, St Genis, Plassac, Mosnac...

A cette époque les hommes étaient des prédateurs qui, donc, chassaient et pêchaient ; ils étaient groupés en petites communautés qui se déplaçaient le long des cours d'eau en s'abritant sous des cabanes construites sur les berges.

Les hommes deviendont ensuite des producteurs. Leur société primaire se développe et se diversifie ; l'élevage, l'agriculture et l'artisanat apparaissent alors dans la région (céramique, tissage...). Les prédateurs nomades deviennent des producteurs sédentaires attachés à leur terre et à leur production, source de revenus. Les hommes vont s'établir en villages où les cabanes cèderont la place à des maisons en bois à soubassements en pierre. Les villages se grouperont ensuite en entités dont le centre géographique et "politique" au sens éthymologique du terme est un centre fortifié comme il y en eut à La Jard, Semussac ou St Germain de Lusignan.

On peut raisonnablement penser que l'existence de la rivière et la présence de plusieurs sources sur son cours, et notamment à La Fontaine, ont incité les hommes de cette époque à constituer un village sur l'emplacement actuel de St Ciers du Taillon.

A l'époque de l'Age des Métaux (la Protohistoire) les mouvements de peuples sont importants et notamment celui des Celtes dont les représentants dans les région, les Santons, donneront leur nom à la future Saintonge.
Les Santons savaient transformer la matière première avec habileté (ils étaient potiers, forgerons...) Ils savaient fondre le fer ( sur la commune de St Ciers on pouvait encore voir en 1885 une butte de machefer au village de chez Sedeau, au mileu de la Lande actuelle).

Les Santons ont vécu en bon voisinage avec les Romains qui occupaient le sud de la future France jusqu'en 58 avant J.C., année où le peuple des Helvètes quitta sa "Suisse" pour envahir la Saintonge et provoqua l'intervention militaire de Jules César qui voyait son commerce fleurissant désormais menacé : ce fut la fin de l'indépendance santonne et le début de la Guerre des Gaules.

 

Le pouvoir central de Rome dota la région d'un chef-lieu au nom gaulois de "Médiolanum", futur Saintes, qui sera longtemps la capitale d'une vaste région allant de la Loire aux Pyrénées. Vers "Médiolanum" convergeaient plusieurs voies romaines dont deux passaient à proximité de la future commune de St Ciers du Taillon en provenance de St Ciers sur Gironde (l'une passant par Consac et Pons, l'autre longeant l'estuaire de la Gironde pour faire ensuite una arc de cercle en passant par St Romain de Benet avant de rejoindre la capitale).
Ces voies de circulation devaient être de véritables "poumons économiques" dont les villages riverains comme St Ciers devaient sans doute tirer profit en commerçant.

La région se convertira progressivement au Christianisme pendant le Vème siècle puis connaitra pendant plus de cinq siècles des troubles dévastateurs comme l'invasion des Vandales, des Wishigots, des Francs, des Arabes arrêtés en 732 par Charles Martel à Poitiers puis les ambitions territoriales des grandes familles princières de la région (maisons d' Anjou, de Poitiers ou d'Angoulème).

Malgré ces turbulences destructrices, la région va voir sa population se structurer et croître. Les cultures gagnent du terrain sur les forêts, les échanges commerciaux se mettent en place.
L'absence d'autorité d'un pouvoir central fort en ces temps troublés fut l'occasion pour les grands propriétaires fonciers locaux d'édifier leurs châteaux sur les "Mottes" de la région et de s'approprier ce pouvoir de commandement sous leurs "seigneureries".
La région ne dérogea pas à cette règle si l'on en juge par le nombre de châteaux (ou leurs vestiges) encore visibles aujourd'hui.

Pendant cette époque bénite pour les nouveaux seigneurs locaux, les paysans défrichent les bois de la Saintonge.
La création de ces nouveaux villages qui s'érigent dans les zones gagnées sur la forêt va engendrer l'apparition de lieux de culte. C'est ainsi que que les villages voient s'édifier à partir du XIème siècle leur église financée par les seigneurs qui s'enrichissent du travail des paysans.

 

Du XVIème siècle à la Révolution St Ciers fera partie du Comté de Cosnac sous le nom de "St Cyers de Cosnac";.

Ce comté de Cosnac, un temps propriété de Richelieu, situé sur le bord même de la Gironde, était entouré par la Principauté de Mortagne, la Châtellerie de Plassac, le marquisat de Mirambeau et les terres royales de Blaye. Le comté de Cosnac fut dissout et absorbé par le Département de la Charente-Inférieure sur vote de l'Assemblée Constituante en 1789; les limites des anciennes paroisses du comté sont devenues les limites des nouvelles communes. La commune porte le nom " Le Taillon" pendant la période révolutionnaire (il fallait effacer toute référence à la Religion dans les noms de lieux) pour prendre son nom définitif en 1793.

 

Pendant ces temps mouvementés, certains habitants ont, sans le savoir, écrit à leur façon une petite page de la grande Histoire comme Charles François Ferdinand du Pont du Chambon qui participa en 1789 au vote à Saintes pour l'élection des représentants du département aux Etats Généraux, ou Pierre Etienne VINET né à St Ciers le 24 Septembre 1747 et décédé le 16 Décembre 1826 à la Motte de Ste Ramée qui siégea comme député de la Charente-Inférieure à la Convention et vota la mort de Louis XVI ou bien encore Guillaume Patureau, curé de St Ciers, réfractaire au serment de fidélité à la Constitution exigé du Clergé en novembre 1790 qui mourut dans des conditions atroces sur l'un des deux bateaux négriers ancrés en rade de l'Ile d'Aix (le Washington et Les deux Associés) et qui emmenaient vers la Guyane les prêtres réfractaires pour une déportation définitive ; déportation qui fut stoppée cette année-là par une épidémie de scorbut qui bloqua les deux bateaux sur place et les transforma en véritables centres de détention aux conditions de vie et d'hygiène inhumaines.

D'autres, comme Alain BUGEAUD, né le 12 novembre 1672 qui quitta sa Saintonge natale pour fuir les Dragonnades et autres persécutions perpétuées contre les Protestants, ont emmené un peu de la France avec eux dans des contrées lointaines et sont à l'origine de grandes familles "aux racines bien de chez nous".
Découvrez le destin d'Alain BUGEAUD, fils de St Ciers, en cliquant sur :
 de ST CIERS à l'ACADIE.

Citons également un médecin originaire de St Ciers nommé Boyveau qui fut célèbre à la fin du règne de Louis XVI pour avoir lancé un remède "le rob anti-syphillitique" et qui obtint du Comité de Salut Public en 1794 le droit d'exploiter son remède (Sud-Ouest du 17 Septembre 1962).

 

 

Parmi les anciens maires figurent quatre membres de la famille des SAINT LEGIER installée en Saintonge depuis le XVème siècle et qui s'allia à la famille des LEFOURESTIER qui possédait le fief d'Orignac depuis le XIIIème siècle ; cette alliance donna le "château d'Orignac" et son domaine aux SAINT LEGIER qui l'occupèrent jusqu'en 1920.

 

Le Château au début du XXème s.

le château au début du XXème siècle

J.R. CELLE, dans son article du 17.09.1962, nous apprend beaucoup sur l'histoire de ce domaine.

Au XIIIe siècle, la forteresse d'Orignac appartenait à Jean ITHIER, un des meilleurs lieutenants des sires de Pons.
Cet homme pieux défendait les monastères de la région et avait une chapelle qui lui était réservée dans l'église de St Ciers.
A son retour de la bataille de Crécy, il fit bâtir un hospice à proximité du château, sur le coteau de Beaudoire qui domine St Ciers. Cet hospice fut détruit (probablement pendant les guerres de religion selon l'auteur de l'article).


En février 1651, le prieur de la paroisse fit ériger à son emplacement une croix connue aujourd'hui sous le nom de Calvaire de Beaudoire.

Lecalvaire


Le château appartiendra ensuite à Yvon LEFOURESTIER, écuyer de CharlesVII, seigneur de Beaudoire.Au XVIe siècle, la famille LEFOURESTIER se convertit au calvinisme comme tous les vassaux des sires de Pons et en 1573 Marie LEFOURESTIER épouse René II de SAINT-LEGIER de BOISROND.

Le dernier des représentants de cette lignée fut sans doute Jacques de SAINT-LEGIER tué à la guerre le 19 Septembre 1914 (sur le Monument au Morts de la commune il est indiqué qu'il était sergent).
L'ancien château fut démoli, l'actuel date d'environ 1850.

 

Entrée du parc en 1905



l'entrée de son parc en 1910

Le Plan Napoléonien de 1825 nous permet de " visualiser" pour la première fois la configuration du bourg de St Ciers.

 St ciers 1825

 

le bourg

 

La fontaine 1825 

le village de La Fontaine

 


Les XIX et XXèmes siècles verront de nombreux travaux transformer le paysage urgain de St Ciers.

  • en 1819 : aménagement du nouveau presbytère

  • de 1861 à 1869 : reconstruction de la Halle et implantation des Champs de Foires

  • en 1877 : construction du lavoir" à usage de la population de la commune"

  • 1884-1885 : implantation de La Poste

  • mi-1887 : fin des travaux de construction des quatre classes communales

  • en 1896-1897 : construction de la ligne de chemin de fer et aménagement de la gare

  • en 1908 : construction de la Gendarmerie

  • en 1922 : mise en place du Monument aux Morts

  • en 1926 : électrification de l'éclairage public qui n'était assuré jusqu'alors que par trois lampes à acétylène dont une était fixée sur le sommet de la pompe municipale.

  • en 1931 : implantation de la Perception

  • dans les années 1950 : destruction de l'anciennne maison abritant le bureau de tabac afin de rectifier le tracé de la route principale. Pendant la seconde guerre mondiale, ce bâtiment avait abrité la "Kommandantur" des troupes allemandes.
    (pour l'anecdote, le père de l'auteur et un camarade armés de l'insouciance de leurs 14 ans dérobèrent plusieurs baïonnettes que les soldats allemands avaient accrochées négligemment à des patères dans le couloir principal).

 

Vue aerienne du bourg

Vue aérienne de la future place principale

 

La destruction de cette bâtisse permit à la communue de se doter d'une voie de communication digne de son statut de " route nationale 730" revêtue d'asphalte et faisait oublier la route étroite, tortueuse et revêtue de pierre concassée qui traversait le bourg.

 

Entree1955

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Entreedubourg1935

La belle deudeuche web


Nous sommes en 1955.
Notez qu'il n'y a pas encore de problèmes de circulation routière !

 

 

 

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