Fernand AUDOIN (1903-1944)

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Lui non plus n'était pas de Saint Ciers mais son parcours de vie est lié à notre commune.

Lui aussi se rebella contre l'occupant nazi, son engagement lui valut la mort en 1944.

Lui aussi fût emprisonné au Fort du Hâ à Bordeaux sur dénonciation (comme le fût Yves Delor).

Fernand Audoin nait à Cognac (Charente) le 11/09/1903, rue du Colombar à 9h du soir, de Alcide Audoin boucher de 30 ans et de Marie Madelaine Boursier âgée de 23 ans.

le 10/11/1923 il intègle le 64ème Régiement de Tirailleurs comme jeune soldat. Il sera nommé caporal le 16/04/1925 et est renvoyé dans ses foyers le 2 avril de la même année.

Il épouse deux mois plus tard,le 9/06/1925, à Saint Ciers du Taillon Suzanne Marie Boursault (la fille du "Père Boursault", vous savez...c'était lui qui allumait les trois lampes à acétylène du bourg avant l'arrivée de l'électricité en 1926. A cette époque il participa à la "première electrification" du Moulin de la Motte avec M. Mauzat (électro-mécanicien) et M. Brunet (electricien). Voir page sur Le Moulin de la Motte.

Il entreprit ensuite une brillante carrière dans la Gendarmerie qu'il intègre en 1927 comme élève Garde Républicain; Le 01/04/1928 il est nommé gendarme à pied puis Maréchal des Logis Chef le 10/04/1936 et Adjudant le 10/04/1926.

Adjudant de Gendarmerie, commandant la brigade de Bergerac (24) il intègre la Résistance au sein du réseau FFC (Forces Françaises Combattantes) Andalousie sous le pseudo ''André'' en février 1944, comme Adjoint au chef de secteur de Bergerac. Il intervient dans le domaine du renseignement et dans les FFI (Forces françaises de l'Intérieur). Il a entrainé et organisé ses gendarmes dans son action dans la région de Bergerac. Il est resté à son poste sur ordre bien que gravement menacé. Il est arrêté par les Allemands pour détournement de matériel au profit de la Résistance, torturé et interné au fort du Hâ à Bordeaux.

Il est déporté le 28/06/1944 vers Dachau où il portera le matricule 78121.

Le camp de concentration de Dachau était l’un des camps de concentration ouverts en 1933 par le Nationalisme Socialisme après la nomination d’Adolphe Hitler au poste de Chancelier. La persécution et l’élimination des opposants politiques était le but originel de leurs ouvertures. Les années passant, en plus des opposants politiques d’autres catégories sociales seront emprisonnées pour des raisons relevant d’idéologie raciale et d’ « hygiène sociale » (les homosexuels, les roms, les juifs…et autres).

La guerre venue, le camp recevra des prisonniers originaires des pays européens occupés et de soldats soviétiques après l’assaut sur l’Union Soviétique en juin 1941. Le camp deviendra un centre d’exécutions de masse de soldats russes, de juifs, d’intellectuels sur place ou à Herbertshausen où un champ de tir est créé pour la cause.

le camp de Dachau

A partir de 1942 les médecins SS sélectionnent les prisonniers malades ou dans l’incapacité de travailler et organisent des « convois d’invalides » vers l’Autriche dans un centre de mise à mort par gazage au Château d’Hartheim.

le château d'Hartheim

A partir de 1942 également , les médecins SS mènent à Dachau des « expériences médicales » immondes.

Fernand AUDOIN ne restera pas à Dachau.

Il sera envoyé dans un des nombreux kommandos de travail rattachés à au camp de Dachau, le kommando d’ALLACH.

le Kommando d'Allach

Situé à mi-chemin entre la « maison mère » qu’était le camp de Dachau et Munich, capitale de la Bavière, Allach fut le plus important des camps annexes de Dachau. Un des plus redoutés aussi. Ouvert dans les tout premiers mois de 1943, il comptait des milliers de déportés dont le quotidien était rythmé par une cadence de travail effrénée au sein d’une firme industrielle que nous connaissons tous, mais dont nous ignorons souvent le passé obscur : la BMW. Cette dernière avait passé avec l’organisation SS un « contrat de location » afin d’utiliser les détenus du régime nazi dans ses usines implantées à Allach, où elle fabriquait des moteurs d’avions parmi les plus performants de l’époque.

Il sera ensuite transféré à Flossenburg sous le matricule 20390.

 et enfin au kommando de travail de Hersbruck (construction d'une usine de moteurs d'avions) où il décèdera le 01/12/1944.

le Kommando d'Hersbruck

Hersbruck est un Kommando extérieur dépendant du KL Flossenbürg sur le terrain d’un complexe autrefois utilisé par le Service du travail du Reich..

En 1944-1945, l’Allemagne subit des bombardements massifs. Les dirigeants nazis décident alors d’enterrer l’industrie de l’armement. Les prisonniers arrivent à Hersbruck en juillet 1944. Ce complexe de tunnels de près de 200 000 mètres carrés était prévu pour la production de moteurs d’avion BMW. Hochtief AG, Siemens Bauunion, AEG Wolkwagen et d’autres sociétés allemandes. Le travail des détenus consiste à déblayer les roches dynamitées, afin d’aménager les galeries.

Hersbruck, était l’un des plus grands kommandos de Flossenbürg . Le camp principal comprenait 15 block en bois pour les prisonniers, trois blocks pour l’infirmerie, un bureau de camp, une cuisine, les to ilettes, la morgue et une place ouverte pour l’appel. En outre, il y avait un bâtiment appelé « bloc de miséricorde », où les mourants étaient exécutés. Séparé du monde extérieur par une clôture de barbelés et une rangée de simples tours de garde en bois. La clôture n’a pas été électrifiée. À l’intérieur du camp, les SS exerçaient un pouvoir absolu sur les détenus. Tout prisonnier qui s’ approche de la clôture est abattu.

Une potence pour l’exécution des prisonniers a été érigée sur la place d’appel du camp le 31 août 1944.

Pendant ses 11 mois d’existence, de mai 1944 à avril 1945, le camp compte près de 10 000 déportés dont plus de 4 000 y trouvent la mort.

Fernand AUDOUIN y décèdera le 01/12/1944 de la gangrène.

Il sera homologué Lieutenant des FFC, promu Adjudant/Chef puis nommé définitivement Sous-Lieutenant de Gendarmerie à compter du 25/09/1944 à titre posthume.

Il sera honoré de la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, la Croix de Guerre avec palme, la Médaille des Déportés Résistants. La 238ème promotion d'élèves gendarmes de l'école de Châtellerault l'a pris pour parrain en 1988. La caserne de Gendarmerie de Bergerac a été baptisée à son nom en 1947. Mention « Mort pour la France » (cote AC 21 P 699970) - Mention « Mort en déportation » arrêté du 15/03/2010 - Cité dans le "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. Tome 2 (I.233) page 1013 - Homologué F.F.C. et D.I.R. dossier GR 16 P 22165 - Médaille de la Résistance (décret du 24/04/1946 J.O.R.F. n° 115 du 17/05/1946).