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La famille Robert
La famille ROBERT
et
Saint Ciers du Taillon
Edouard et Georgette Robert
On ne peut évoquer l’histoire de la commune sans parler de celle d’une ancienne famille protestante de St Ciers, aujourd’hui sans représentant dans notre « cité », mais dont les traces sont toujours bien présentes : la famille ROBERT.
Il suffit de se rappeler, que la famille fut propriétaire du domaine de La Motte, fit construire la belle demeure connue sous le nom de « Château de la famille Robert » et que Edouard Robert fut maire de St Ciers de 1878 à 1887 pour imaginer aisément l’empreinte laissée dans le subconscient des Taillonnais.
Le couple le plus ancien que nous connaissons est formé par Louis Robert (sans doute originaire de St Ciers) et Anne Marie Paigne (de Baignes Sainte Radegonde).
Ils eurent au moins un garçon prénommé Martin (né vers 1707 sans doute à Sainte Radegonde) qui épouse le 12 septembre 1747 Marie Anne Bugeau, fille de Pierre Bujaud (chapelier à St Ciers) et Elisabeth Bricou mariés à St Ciers le 13 avril 1711.
Ils se marièrent en présence de Etienne Vinet, Pierre Boisnard, Nicolas Alleron et Blaise Lapaire.
Martin Robert décèdera à 87 ans le 14 vendémiaire an III
Nous connaissons au moins deux enfants de ce couple
v Madeleine Robert qui épousera Vincent Morand
v Pierre Robert qui épousera Marie-Anne Beguet.
Pierre Robert naît en 1751 à St Ciers du Taillon ; il épouse le 26 février 1781 Marie-Anne Beguet à St Fort sur Gironde.
Il sera marchand et fera construire à St Ciers, à la fin du XVIIIème siècle, la maison familiale dite « le château de la famille Robert ».
la maison des Robert
Pierre Robert décède le 23 septembre 1811 à St Ciers; son épouse en 1821.
Pour l'anecdote, il fut enterré selon le rite protestant chez lui, "dans le parc de son château", sans tombe, ni signe distinctif.
Le lieu exact de sa sépulture se situe sur cette photographie à l'angle droit de la maison, en toute humilité et discrétion.
Cette précison fut indiquée par Marie-Louise Robert, sa petite-fille décédée en 1984, à Jacques Lamontellerie.
Ce couple aura trois enfants :
v Anne Emilie future épouse Chauvet
v Marguerite Emilie, future épouse Isaac Laurent
v Pierre Daniel
Pierre Daniel Robert, né le 3 février 1788 à Mortagne sur Gironde, sera baptisé le 7 février par le pasteur de Mortagne.
Il épouse à Saintes, le 18 janvier 1814, Victoire Elisabeth Goguet (fille de Isaac Goguet et Jeanne Merzeau qui dotent leur fille de 15.000 francs). Quand il se marie, il habite à St Ciers du Taillon.
Le couple aura, au moins, six enfants :
v Marie Anne Irma, née le 12 septembre 1814 à Saintes
v Michel Auguste, né à Cozes le17 août 1817
v Gustave Edouard, né à Cozes le 27 juin 1822
v Emilie Amélie, née à Cozes le 22 décembre 1823
v Jules Octave, lé le 16 octobre 1826
v Marie Anne Zoraïde, née le 2 septembre 1828
Son contrat de mariage du 17 janvier 1814 indique qu’il n’a d’autres biens que ceux indivis avec ses deux sœurs.
7 ans plus tard, sa mère étant décédée, eut lieu le partage des biens de la famille Robert chez Maître Magistel, notaire à Cozes.
Le troisième lot, échu à Daniel Robert se composait de :
- Une métairie située dans les marais de St Sorlin
- Une pièce de terre appelée « proc plate » dans les marais de St Thomas
- Une petite terre, même lieu
- Une grange à Chassereau
- Une autre grange, dite petite grange
- Une prise dite de Madame du Patis
- Une pièce de terre, près de la dite prise
- Une grange, dite grange neuve
- Une pièce de terre, commune de St Thomas
- du domaine de St Ciers, avec toutes ses dépendances
- de la propriété de chez Clion, commune de St Ciers (consistant en bois, taillis et quelques parcs pour y abriter le bétail ainsi que huit pièces détachées de peu d’importance).
Ce lot fut attribué à Daniel Robert sur l’estimation de 39.000 francs, moyennant un retour de 26.000 francs qu’il prit l’engagement de payer à ses deux sœurs, dames Laurent et Chauvet, dans deux ans de terme.
Daniel Robert devait être dur en affaires et aimer la chicane, comme semblent l’indiquer les textes qui suivent.
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Le 5 février 1845, Isaac Goguet écrit à son avoué, M. Morin, à propos de deux moulins à eaux que Daniel Robert vient d’acheter.
Du 5 février 1845,
Monsieur,
Je vous remercie bien sincèrement des peines et soins que vous vous êtes donnés pour me procurer des renseignements sur l’état de santé de M. Drilhon père, notre avocat, que je vois avec satisfaction s’améliorer, comme aussi de la conférence que vous avez eue avec lui, sur les affaires, concernant les partages de mes petits-enfants avec leur père, j’en suis reconnaissant.
Veuillez, et je vous en prie, monsieur, continuer votre concours dans leur intérêt et contre l’opposition trop obstinée, qui leur est contraire, et d’éviter ainsi que je puisse être compromis et ma tranquillité troublée, dans un âge où j’ai besoin de repos.
Je crois de quelque utilité de vous informer que M. Robert vient d’acheter des moulins d’eaux, le joignant à St Ciers. Je joins sous ce pli, une note brève de cette acquisition montant à trente mille francs. Comme il se pourrait qu’il en prenne prétexte pour se plaindre de son défaut d’argent pour satisfaire ses enfants, je vous prie, monsieur, de communiquer cette note à M. Paul Drilhon, qui pourra en faire part à M. son père, ce qui pourra vous mettre à même, messieurs, d’en conférer ensemble.
Isaac Goguet
J’ai écrit dernièrement à M. Chalumeau. Je l’informe de la meilleure santé de M. Drilhon père, et de ce qui se passe, je lui fais part de mon opinion, concernant MM les experts, combien il est utile de conserver les mêmes. Occupé de la conduite de travaux très importants, il ne peut et ne pourra venir de quelques temps. Auguste Robert, l’aîné sur le point d’achever son cours de médecine, Edouard Robert, aussi à Paris, Jules le plus jeune encore mineur en pension à Saintes. Ces quatre demandent une protection spéciale contre (ça s’arrête comme cela !)
Y est jointe la note suivante (828) du 25 janvier 1845
Acquisition par monsieur Daniel Robert de deux moulins d’eau et 4 journaux de terres et de 3 journaux de prés, ensemble pour le prix de trente mille francs.
Monsieur Robert possède un bien d’acquêt de M. Chevet[1], nommé La Motte, au-dessus et près la rivière du Taillon, sur laquelle sont placés deux moulins d’eau, l’un à deux roues, le second à une roue, l’un et l’autre bien bâtis, maisons et servitudes en bon état, plus y joint quatre journaux de terres et 3 journaux de prés. Ces objets sont joints et confrontés à partir des possessions du bien susdit de la Motte.
En outre, M. Robert possède des prés qui bordent la rivière susdite, laquelle alimente et fait tourner les susdits moulins.
Depuis longtemps, les meuniers, à tort ou raison, se plaignaient que M. Robert, pour l’entretien de ses prés, puisait et asséchait le cours d’eau, ce qui donna lieu à six ou sept procès interminables ; enfin, les discussions devenant plus sérieuses, une descente de justice fut ordonnée par le tribunal de Jonzac, et le 22 janvier 1845, MM les juges sur ce, commis pour l’enquête, ayant visité les lieux, entendu de nombreux témoins, peu d’accord en leurs dires, après trois jours de travail assidu, fut proposé un accommodement, savoir que M. Robert achèterait les susdits moulins. Après hésitation de part et d’autre, enfin fut convenu et accepté que M. Robert achète les deux moulins, bâtiments et leur servitude, quatre journaux de terre et trois journaux de près y joignant pour le prix et somme de trente mille francs-30.000 francs-
L’acte fut passé le 25 janvier 1845 par M. Lis, notaire. On estime les prés et terres dix mille francs, ce qui porterait les moulins à vingt mille francs.
Il y a à la Gorce et à la grange brûlée, au moins, cent quarante barriques d’eau de vie (elles proviennent des récoltes de 1842, 1843 et 1844) à cours actuel estimé de dix sept à dix huit mille francs. Les personnes qui l’entourent[2], croient et assurent que pour payer cette acquisition, il n’aurait pas besoin d’y toucher, parce que, indépendamment de l’argent trouvé dans les temps sous les scellés, depuis il a reçu les récoltes en seigle, blé, quelques vins rouges, coupes de bois, produits des fermes, ventes de bétail, chevaux, ces deux derniers provenant des marais de St Bonnet.
[1] Paul Robert dit que le vendeur de la Motte était M. Auroire.(cf. épilogue).
[1] L’entourage de Daniel Robert.
Daniel Robert était un drôle de personnage.
Paul Robert, son petit-fils raconte l'anecdote suivante : « Peu d’années également après son installation (comme notaire) à Saint-Ciers, grand-père Eugène (Lys) reçut une lettre de M. Flornoy, président du tribunal civil de Jonzac, cousin de grand-mère par les « Landreau », le priant de venir lui parler, à son premier voyage à Jonzac.
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Eugène LYS (1815-1907) |
Georgette LYS (1846-1907) |
Lorsque Grand-père Eugène y fut, M. Flornoy lui dit : « Vous avez à Saint-Ciers deux clients qui me paraissent être des énergumènes : M. Daniel Robert et M. Victor Auroire. Ils sont, vous le savez probablement, continuellement en procès et le plus souvent pour des futilités, des peccadilles. On a l’impression que l’un d’eux, M. Robert, s’en amuse et que l’autre M. Auroire, qui semble aigri, veut lui résister sur tous les points.
En tout cas, ils sont constamment à la recherche de nouvelles difficultés: un procès jugé, deux autres litiges surgissent. Ils en ont en ce moment dix-sept devant le tribunal, c’est un véritable scandale. On croirait que le tribunal de Jonzac doit fonctionner uniquement pour le bon plaisir de ces messieurs, ces deux enragés de plaideurs ».
« Dernièrement, j’en ai parlé à leurs avoués, qui se disent eux-mêmes très ennuyés de ce débordement de procédure,... mais peut-être ne le pensent-ils pas tout à fait ainsi... mais en accord avec eux, j’ai décidé de vous en parler aussi ».
« Vous avez une bonne influence sur ces Messieurs, du moins, je l’espère! Vous connaissez leurs caractères, vous serait-il possible de leur faire accepter une transaction mettant fin à toutes leurs difficultés, vous feriez là oeuvre utile ».
Quelques jours après, grand-père Eugène, ayant beaucoup réfléchi, allait voir ses deux clients et leur parlait l’un après l’autre.
Au bout de huit jours de démarches difficiles, il réussissait à les mettre d’accord et à leur faire signer une transaction mettant fin à tous leurs procès, au résultat de laquelle, M. Auroire cédait sa propriété de la Motte à M. Daniel Robert, moyennant un prix de 27 000 francs. Pour le paiement de cette somme M.Robert demandait un délai de trente jours.
M. Auroire demeurait dans le bourg de Saint Ciers même, dans cette maison qui a sa façade sur la petite place centrale, les servitudes bordant la place de l’église et la rue.
Le jour fixé pour le règlement du prix, grand-père Robert demandait à son domestique de lui amener un tombereau dans la cour, devant la porte de sa maison, attelé de deux bœufs et, à la vue de son personnel ébahi, il faisait vider, dans ce tombereau de nombreux sachets, tous remplis de pièces de 5 francs en argent, le tout représentant les 27 000 francs qu’il devait verser, soit une quantité de 5 400 pièces, d’un poids total de 135 kilogrammes.
Le chargement terminé, le maître demandait à son domestique de l’accompagner jusqu’à la maison de M. Auroire, en lui recommandant, lorsque celui-ci paraîtrait au seuil de sa porte, de faire basculer le tombereau. Ce qui fut fait, M. Auroire restant empêtré dans cet amas de pièces.
Les voisins, qui avaient flairé quelque chose d’inédit, accouraient à leur tour pour jouir du spectacle et entendre les lamentations de M. Auroire, très en colère.
Grand-père LYS, que quelqu’un était allé prévenir, arrivait à son tour. Après avoir cherché à calmer M. Auroire, il demandait au domestique de redresser son tombereau, d’y recharger les pièces éparses à l’aide d’une pelle et de rapporter le tout chez-lui, et demandait à M. Robert de vérifier la somme...
On apprit par la suite que grand-père Robert avait passé le mois de délai de paiement qu’il avait sollicité, pour réunir les pièces de cinq francs nécessaires à sa farce.
Quant au notaire qui avait montré au cours de ces événements beaucoup de perspicacité, il reçut un peu plus tard les félicitations de M. Flornoy, qui eût ce mot de la fin:...« Pourvu que ça dure! »
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Les gens de St Ciers avaient le caractère bien trempé, à cette époque !
Mr Auroire, quant à lui, a eu l’occasion de montrer son caractère « bien à lui » dans l’affaire dite du lavoir.
Pour la redécouvrir, cliquer sur : l’affaire de lavoir
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Daniel Robert et Victoire Elisabeth Goguet habitèrent au début de leur mariage à la Gorce dans une maison appartenant à leur oncle Jean Pierre Goguet et devaient se partager entre St Ciers et la Gorce.
Ayant hérité de la propriété de la Motte en 1821, il s’y installera et y résidera jusqu’à sa mort le 28 août 1856.
Bien que son épouse ait été inhumée dans le caveau familial des Goguet à La Gorce, Daniel Robert sera inhumé dans le cimetière de St Ciers du Taillon.
l’entrée du domaine de la Motte (triste image;…vous avez dit décadence ?)
Ces belles colonnes de pierre ont disparu depuis plusieurs années
les anciennes dépendances…(les moulins ont disparu)
Sa descendance sera constituée de cinq enfants légitimes dont Gustave Edouard Robert, et deux enfants naturels qu’ils reconnaîtra et qui porteront donc son nom.
Gustave Edouard Robert nait aux Gorces le 27 juin 1822 dans la maison des Goguet, parents de sa mère et est baptisé à Cozes le 14 juillet 1822.
Il partira à Paris vers 1846 faire ses études de médecine ; il ne passera sa thèse de médecine qu’en 1859, à 37 ans !
Cette thèse portait sur « quelques observations d’une épidémie de croup et d’angine couenneuse dans le département de la Charente inférieure ». Sic !
Pour découvrir sa personnalité, lisons le document écrit par un de ses petits-fils Henri Robert (qui tombera au « Champ d’Honneur » le 30 avril 1918 au Mont Renaud près d’Amiens, tué par un éclat d’obus qui l’avait atteint en pleine poitrine).
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début de citation :
« Chez lui le caractère dominant me semble être l’esprit chevaleresque.
Politiquement et moralement c’est un homme de « 48 », l’un de ces républicains à l’idéal très haut, généreux, plein de foi…et d’illusions. Au quartier latin il s’est mêlé à la jeunesse enthousiaste et remuante de l’opposition à l’Empire, il a fréquenté les cercles turbulents, connu Georges Sand, c’est un admirateur de Victor Hugo, s’est passionné pour les révolutionnaires, sa bibliothèque est remplie des œuvres de Rousseau, Voltaire, Eugène Sue…Ne faillit-il pas, un jour, être pris par la police secrète de l’Empereur dans une réunion d’étudiants ? Il n’échappa, paraît-il, qu’en se glissant par une porte dérobée après avoir brossé en cachette la marque de craie faite par un policier sur son habit.
Il reste toujours fidèle à ses idées.
Revenu dans sa commune, il y fait valoir l’esprit démocratique ; nommé maire, il y a fait construire des écoles.
Il prit une part très active aux luttes politiques de son arrondissement, à un époque où les principes républicains avaient beaucoup de peine à s’installer dans la région, ce qui lui valut de figurer sur une liste d’hommes à déporter, liste établie à la sous-préfecture au déclin de l’Empire.
Esprit chevaleresque ! Il avait épousé une jeune fille de 16 ans et fut le meilleur des époux.
Pour satisfaire le souhait de sa femme, il renonça à un brillant avenir qui lui était offert à Paris et, sans aucune hésitation, il s’installe dans son petit village de province (St Ciers du Taillon) pour y mener une vie laborieuse, mais un peu terne peut-être, de médecin de campagne.
Esprit chevaleresque ! Dans l’exercice de ses fonctions, il se dévoua constamment, sans songer même à en tirer grand profit, ni vanité ; il se refusa toujours de devenir le médecin attitré et bien r »tribué de la noblesse du pays, pour mieux se consacrer à sa clientèle pauvre.
Dans la famille il se montrait un vrai chef, intransigeant sur les questions d’honneur et de devoir.
On retrouve chez lui le vieux fond d’austérité morale des huguenots, ses ancêtres. Son âme est naturellement chrétienne. »
Fin de citation.
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Certes, le commentaire paraît manquer de partialité mais il reflète, me semble-t’il, l’essentiel de la personnalité de cet homme qui marqua de son empreinte la commune de St Ciers pendant son mandat de maire (1878-1887).
En mai 1881, il présente un projet de construction d’un groupe scolaire de quatre classes qui seront terminées en 1887.
En mars1884, il signe une convention avec les Postes et Télégraphes pour la concession d’une recette simple de Poste située route de Plassac, aujourd’hui rue Louise Robert (sa petite-fille).
Sans le savoir, il mettait alors en place les premiers éléments d’un service à la population qui porte aujourd’hui le nom de Service Public.
Quant à son épouse Georgette, tous les Taillonnais lui vouaient une véritable vénération.
Elle secondait son mari de médecin dans les accouchements; c'était d'ailleurs elle qu'on appelait en premier.
Un jour où Georgette Robert s'était confiée au jeune abbé Chevallereau, elle lui avait dit que son regret de protestante était qu'aucune cloche ne sonnerait le jours de son enterrement.
Charles Chevallererau lui-même, le catholique, a sonné la cloche le jour de son enterrement, alors que le cortège funèbre se rendait au cimetière.
Le couple Edouard Robert-Georgette Lys aura six enfants : Amélie, Marguerite, Georges, Louise, Paul et Edouard.
Paul roert, épouse en 1903 Adèle Hermence Suzanne Pandin de Lussaudière à Fléac.
Il sera notaire, comme le grand-père, et donnera naissance à trois enfants :
v Louise (1904-1984)
v Jean, docteur en médecine (1906-1992)
v Franck dont la naissance des enfants assure la descendance des Robert en Provence, alors qu’elle était jusqu’à ce jour saintongeaise.
Tous les anciens Taillonnais ont connu Louise Marthe Georgette Robert, plus communément connue comme Louise Robert.
Louise Robert, née le 31 octobre 1904 à St Georges des Côteaux, travailla à Paris comme dessinatrice.
En 1959, elle se retire à St Ciers auprès de sa mère qui décèdera dans sa 91ème année, le 11 janvier 1969.
Elue au Conseil Municipal en 1971, elle triera et classera soigneusement les Archives Communales, remettre en bon état les registres paroissiaux et les registres de l’état civil.
Elle sera à l’origine de la réfection de la Croix de Beaudoire, classée Monument Historique.
Digne représentante de ses ancêtres, elle écrira une petite monographie sur St Ciers et perpétuera l’esprit de famille en poursuivant ses recherches généalogiques.
Une rue de St Ciers porte aujourd'hui son nom.
Le fait qu'elle ait été la première femme élue conseillère minicipale à St Ciers en serait la seule et unique raison, selon le conseiller municipal chargé de donner un nom aux rues du bourg !!!!
Quel exploit !!! Les Taillonnais auront attendu 1971 pour élire une femme !!!
Soit les Femmes de la commune se moquaient éperdument de la "chose publique", soit le Hommes savaient préserver "leur domaine réservé" de chefs de famille, de clans politiques locaux de droite ou de gauche, croyants ou anti-cléricaux (les élections municipales à St Ciers ont toujours été "pittoresques" et ne démériteraient pas face à certains films de Pagnol).
A titre personnel, je pense que la seconde hypothèse est la bonne, tant le poids des traditions imprégnées du carcan idéologique religieux ou patriarcal en campagne est puissant, même de façon inconsciente..y compris chez les jeunes générations.
C'est bien faire fi de ses activités historiques sur la commune et de son travail sur les archives municipales.
Il est vrai qu'il ne s'agissait que de "paperasses" !!!
Elle décède le 30 août 1984, dans sa 80ème année.
Après une cérémonie protestante à « la maison des Robert », elle sera inhumée dans le cimetière de St Ciers.
Nous gardons d’elle le souvenir d’une dame douce, généreuse et aimable.
Aujourd’hui…les Robert ne sont plus là.
Le « château des Robert » est resté fermé de nombreuses années.
Les Robert reposent en paix
au cimetière de St Ciers.
***
Cette histoire de la famille Robert
est extraite du « livre des Robert » écrit en 1945
par Paul Robert,
dont certains extraits ont été aimablement communiqués
par Mr Paul Maussion
que je remercie très sincèrement.
Certaines anecdotes m'ont été rapportées
par Jacques Lamontellerie.